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Les chaussures vous collent le blues ? Un seul remède : les chaussettes de BB KIng !

Peut-être serait-il de bon goût que je m’en repentisse, mais je dois reconnaître que j’ai une certaine indulgence pour les individus qui développent une passion irrationnelle pour les chaussures ! Évidemment il faut être un peu à côté de ses pompes pour faire venir un cireur professionnel dans un palais de la République, mais enfin j’imagine parfaitement l’extrême jouissance qu’on peut ressentir à contempler cette multitude d’objets précieux soigneusement collectionnés, portés, lustrés. Woooouah, quelle béatitude de les voir se mettre peu à peu à briller de tous leurs feux sous les doigts virtuoses et tout en glissando, d’un professionnel de la crème à cirer ! Mais je sens que je m’égare…  En période d’austérité, même non avouée, ll est urgentissime de retrouver une approche du pied beaucoup plus modeste, voire pénurique. Pour cela, rien de plus facile: plongeons-nous dans l’univers du blues.. Je ne vous parle pas de ces scènes toujours contemporaines que l’on peut voir dans le Sud des États-Unis, dans des halls de gare ou d’aéroport, où des hommes, le plus souvent blancs, juchés sur des fauteuils hauts perchés, se font cirer leurs chaussures par des congénères à genoux et nécessairement noirs. Non, je parle d’un petit moment délicieux, un moment qui illustre le génie du blues en sa quintessence :  produire de l’art avec des riens. Écoutez BB KING, l’un des rois du blues. Un pied chaussé, l’autre en chaussette, il chante la quête désespérée  de sa  chaussure manquante.  Le tout est agrémenté par un ballet d’étranges marionnettes-chaussettes qui rythment et accompagnent son joyeux lamento dont le titre est comme de bien entendu: One Shoe Blues ! …Je vous l’avais promis, on ne peut pas faire plus humble et plus démuni, une sorte de mini opéra pour une chaussure de quatre sous, mais une musique qui vaut de l’or ! Je vous souhaite bon pied, bon œil et mieux encore :  bonne oreille !

 

Publié dans la catégorie

Jeanne-Martine Vacher

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